La pratique de la pleine conscience :
"Prendre le Temps" de sortir de ses automatismes.
« La méditation n’est pas une évasion,c’est une rencontre sereine avec la réalité »
Thich Nhat Hanh
La pleine conscience est une pratique méditative vieille de plus de 2500 ans d'origine orientale.
Etudiée depuis la fin des années 70 dans de nombreux hôpitaux et universités (Jon Kabat-Zinn aux USA, Pierre Philippot à l'UCL), elle est à présent adaptée à notre société occidentale laïque.
Elle se définit comme un état de conscience obtenu en portant intentionnellement son attention au moment présent, sans jugement, et sans vouloir modifier tout de suite l'expérience qui se déroule ici et maintenant.
La pratique de la pleine conscience propose de remarquer notre tendance naturelle à vivre notre quotidien de manière automatique: que ce soit dans nos relations avec les autres (conjoint, enfants, famille, collègues ...) ou par rapport à la douleur physique. Elle nous encourage à examiner la possibilité de ne pas toujours réagir par habitude grâce à une série d'exercices de respiration, de prise de conscience des sensations corporelles et des pensées.
Le monde scientifique et médical prouve de plus en plus par de nombreuses études que cette pratique
peut apporter de profonds changements dans notre santé mentale et physique : prévention et régulation
du stress, de l’anxiété chronique, des rechutes dépressives, des problèmes d'insomnie, de l’impulsivité
(accès de colère, agressivité, crises de boulimie) et de la douleur chronique.
Des programmes sont aussi proposés dans les écoles, les hôpitaux , chez les professionnels qui font face à
des situations dangereuses et/ou traumatisantes (pompiers, militaires , ambulanciers...)
La pratique régulière de la pleine conscience permet de voir les choses avec clarté et développe notre capacité à choisir notre façon d'agir au lieu d'automatiquement résister, combattre ou se cramponner.
Elle permet de décider où concentrer notre attention et découvrir les détails riches et changeants de chaque expérience qu'elle soit douloureuse ou heureuse avec bienveillance, sans la juger ni vouloir la modifier immédiatement.
Pratiquer la pleine conscience est un art de vivre , pas une technique de plus qui permettrait d'être (enfin ?) performant.e dans le domaine du travail, de la parentalité ou des relations sociales.
La pratique de la pleine conscience ne va pas supprimer les multiples souffrances et les nombreuses difficultés inévitables de la vie. Méditer n'a rien de magique, et personne (enfant ou adulte) ne se transformera en "Maître Zen" après quelques séances de pleine conscience.
Etre pleinement conscient, c'est être acteur de sa vie en répondant de la meilleure manière possible aux événements quels qu'ils soient.
C'est parvenir à s'accepter tel que l'on est avec bienveillance, sans jugement mais avec lucidité, en prenant conscience de sa façon de réagir et de penser, ainsi que des conséquences de nos actions sur notre vie et notre environnement.
Viktor Frankl, psychiatre et survivant de l'Holocauste décrit ce phénomène :
"Entre stimulus et réponse se trouve un espace. Dans cet espace se trouve le pouvoir de choisir notre réponse.
Dans notre réponse se trouvent notre capacité à grandir et notre liberté".*
* Bob Stahl et Elisha Goldstein : "Apprendre à méditer" , Editions Les arènes , 2013 , page 67